Orphelin de père, Joseph vit dans l’amour de sa mère et de sa grand-mère dans un quartier pauvre de Paris dans les années vingt. Lorsque sa mère meurt, il tente...
LireLe plus court chemin Antoine Wauters
Par Dominique de Poucques - 23 septembre 2023
La rentrée littéraire fourmille de récits : romans ou essais ; entre cris du cœur, poésie et coups de gueule ; exercice routinier ou douloureux. Elle est belge aussi, avec 17 ouvrages issus de la plume de nos compatriotes. Au hasard des lectures, on découvre des similitudes dans certains de ces textes. Antoine Wauters et Amélie Nothomb analysent l’acte d’écriture : d’où est venu leur besoin d’écrire ? Quel en est le processus et que leur apporte l’exercice ? « Et s’il ne s’agissait que de ça ? » — écrit Wauters — « Tenter de laisser ressurgir, dans tout ce qu’on écrit, ce que la faculté de nommer nous a pris ? » Tous deux lient l’écriture à la fin de l’enfance et entreprennent une plongée vertigineuse dans leur passé, livrant d’eux-mêmes des épisodes très intimes.
La nostalgie de l’enfance est le thème principal du très beau récit de l’écrivain, qui débute par cette phrase : «J’ai vécu jusqu’à dix-huit ans dans un petit village des Ardennes où mon imagination se trouve encore ».
Amélie Nothomb avait consacré tout un livre à la nostalgie il y a quelques années. Cependant, ce qu’elle nommait « nostalgie heureuse », est très éloigné de ce qu’Antoine Wauters semble regretter douloureusement : un paradis perdu, une vie aujourd’hui disparue, fondamentalement transformée, « une vie où s’il y avait bien une chose qui n’existait pas, c’était l’envie de se mettre en avant ».
Les deux auteurs semblent par instants se répondre, comme lorsque le premier décrit le côté sombre de la vie de l’écrivain : « On ressasse. On s’épuise. On ne sait plus par où on souffre mais on souffre et cette souffrance nous tient en vie. » La seconde quant à elle, conseille, dans « Psychopompe », son petit dernier : « le ressassement, c’est de la parole contaminée par l’aigreur : du verbe malade. Pour en guérir, il faut habiter son énoncé si pleinement que la répétition devient impensable. »
Les ouvrages diffèrent en ce que la folle vie d’Amélie Nothomb n’est comparable à aucune autre, alors qu’Antoine Wauters nous emmène en terrain connu, où les réminiscences font tour à tour sourire ou sont porteuses de mélancolie. Situations, objets et existences d’alors font ressurgir des images précises pour les lecteurs ayant connu les années 80. Attention, nostalgie contagieuse !
La poésie de ce livre est infinie. Chaque page recèle une phrase qui suspendra la lecture pour imprimer l’esprit de sa beauté. Celle-ci pourrait résumer l’ensemble : « La nostalgie, c’est un applaudissement du passé. Dans une main, il y a des larmes. Dans l’autre, beaucoup de joie. »
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