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Par Dominique de Poucques – 11 janvier 2022
C’est l’histoire d’une double quête. D’abord celle d’un astronome mandaté par Louis XV pour observer une éclipse solaire. Puis, deux siècles et demi plus tard, par l’intermédiaire d’un télescope oublié dans un placard, celle d’un agent immobilier en manque d’exaltation, qui aurait bien besoin d’un nouveau départ. Ces deux personnages reliés par un objet sont pourvus de quelques similitudes : le premier entretient avec sa femme imaginaire une relation épistolaire, le second en observe une autre au télescope depuis son balcon parisien ; l’un et l’autre seront amenés à frôler un oiseau dont la race s’est précédemment éteinte ; tous deux vivront l’euphorique attente d’une éclipse exceptionnelle.
On se prend immédiatement de sympathie pour Guillaume le Gentil, personnage historique, homme fondamentalement bon et généreux qui hélas, jouera systématiquement de malchance au cours de son périple. Prévoyant initialement un voyage de 15 mois vers les Indes pour pouvoir assister au passage de Vénus devant le soleil et ainsi calculer la distance entre l’astre solaire et la terre, il restera parti plus de 11 ans. L’auteur nous emmène avec lui sur les flots, bravant dangers et tempêtes, arpentant des palais à la Réunion, suivant les pas du dodo à l’île Maurice, collectionnant les coquillages à Madagascar et découvrant le plaisir du massage à Pondichéry. L’agent immobilier est également attachant : maladroit mais sincère, incertain de comprendre la psychologie féminine, père attentionné, ami parfois lointain mais concerné, il avance peu sûr, tâtonnant, sans projets clairs.
La structure du livre fonctionne à merveille : le passage d’un chapitre – et d’un siècle – à l’autre crée un contraste efficace et l’on retrouve tour à tour les protagonistes avec bonheur. L’agréable simplicité de l’écriture semble raccordée à celle des personnages. Le tout laisse une impression plaisante, quelque chose comme une joie calme, sereine. Arrive alors le temps du questionnement, propre à l’aboutissement de toute bonne lecture. Ici on se demande si, lorsque l’on croit tout perdu, ce qui nous reste ne constitue pas notre véritable trésor. Et n’est-ce pas le plus souvent dans la réponse que l’on découvre réellement, enfin, quelle était la vraie question ?
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