Jean d’Ormesson a imaginé Comme un chant d’espérance, Guide des égarés et Un hosanna sans fin comme une pérégrination, en trois mouvements, autour de la question : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Et dans sa tentative de réponse, il nous invite à rêver, à espérer, à croire. 

Réunie en un volume, aux éditions Héloïse d’Ormesson, cette trilogie traduit toute la pensée du plus célèbre des Immortels. Tel un manuel du savoir vivre, dans le sens « savoir-exister », elle concentre les réflexions d’une vie, celle de Jean d’O. On y retrouve ses thèmes de prédilection : le bonheur, le mystère, l’étonnement, le temps, l’Histoire, Dieu… Et si comme il l’écrit : « Tout le bonheur du monde se trouve dans l’inattendu », toute la beauté de son esprit s’exprime dans ces pages. Transgénérationnel de par l’universalité du propos, Jean d’Ormesson réussit, en quelques phrases, à poser les grandes questions : celles qui font la littérature, certes ; surtout, celles qui creusent le sillon de l’existence et l’émerveillement de s’étonner encore et toujours de notre présence sur cette terre.

S’il écrivait dans « C’était bien »  : « Ma vie a fini par se confondre avec les livres que j’ai écrits. Il y a eu quelques amours qui ont compté plus que tout. Il y a eu, sur terre et sur mer, sur la neige, dans l’imagination et en songe, un tourbillon de plaisirs. Il y a eu les livres. Et puis, rien » ; l’agnostique semble, arrivé au seuil de sa dernière demeure, s’être réconcilié avec les forces de l’esprit. Il laisse entendre que Dieu pourrait bien exister. Qu’Il en a le droit. Qu’Il serait « Comme un coin de ciel bleu au terme d’une journée plutôt sombre ». 

Et l’homme qui ne cessa d’interroger continûment la création, de nous livrer matière à nourrir notre propre réflexion.